RACE BANNON: Tirer parti de la technologie pour le fétiche

RACE BANNON: Tirer parti de la technologie pour le fétiche

depuis Recon News

25 août 2021

Par Race Bannon

L'auteur de « John meurt à la fin », David Wong, a dit un jour : « Les nouvelles technologies ne sont pas bonnes ou mauvaises en soi. Tout dépend de la façon dont les gens l'utilisent. » La technologie est souvent dissociée de l'intention. Mais derrière la technologie, il y a des gens. C'est là que l'utilité et l'éthique de la technologie s'élèvent ou s'effondrent.

On peut classer la technologie qu'on utilise pour nos fétiches en quatre catégories : les réseaux sociaux, les applications, les sites d'information et les sex toys. Les trois premiers groupes s'assemblent de diverses manières en fonction de leur conception et de leur utilisation, mais les catégories sont pratiques pour la discussion. Ajoutez à cela un nouveau genre de sex toys et d'équipements technologiques et vous obtenez un éventail de technologies qui font désormais partie intégrante de la vie de tout fétichiste actif.

Être un luddite est désormais un tort. Les fétichistes modernes évitent d'adopter la technologie à leurs risques et périls.

Certaines plateformes de réseaux sociaux ne sont pas favorables au fétiche, ou à la sexualité en général. Ceux qui dansent au milieu des aventuriers sexuels doivent éviter de contrevenir aux conditions d'utilisation étroitement définies.

Quand il s'agit de sexe, les prudes et les censeurs apparaissent soudainement. Nous, les fétichistes, apprenons rapidement ce que nous pouvons et ne pouvons pas faire en ligne, car sinon on nous bloque ou on nous bannit de tout service grand public sur lequel nous faisons un faux pas.

Étant donné qu'un grand nombre de ces plateformes ont leurs sièges aux États-Unis, des lois qui considèrent le sexe d'un mauvais œil et une culture nationale puritaine influencent ce que le monde peut voir et ce dont il discute en ligne sur le sexe, ce qui n'a aucun sens.

Comme l'a écrit Violet Blue sur cette censure dans un article de 2019, « Je ne sais pas ce qui se serait passé si on avait laissé internet continuer sans la guerre contre le sexe. Mais je sais qu'internet ne serait pas cet espace d'anxiété et de peur qu'il est maintenant. »

Les humains sont des êtres créatifs. Les fétichistes sont parmi les plus créatifs. Toute notre sous-culture est fondée sur la pensée innovante. Nous avons trouvé le moyen d'utiliser les plateformes grand public pour partager des informations, promouvoir des événements et créer des liens, même si nous devons aseptiser les images et utiliser un langage euphémique.

Les applications et sites de drague ont parfois un usage unique, mais peuvent aussi être hybrides. Le site Recon, qui était à l'origine un service de drague mais qui s'est lancé dans le contenu de blogs et de vidéos, est un exemple d'hybride. Certaines applications/certains sites traitent strictement de l'information et du divertissement tandis que d'autres se concentrent sur la fonctionnalité de connexion. Dans ce domaine technologique, le fétichiste peut consommer, publier et communiquer comme il le souhaite avec une relative liberté.

Cela peut sembler intéressé de ma part puisque je publie sur Recon, mais tout comme nous devons soutenir financièrement nos bars, nos événements et nos entreprises, nous devons également soutenir les espaces en ligne comme Recon qui nous permettent de discuter ouvertement et honnêtement de nos sexualités.

Je pense que les services axés sur le fétiche et la sexualité sont l'avenir du fétiche en ligne. Je ne nourris pas de grands espoirs de voir les entreprises Big Tech opter pour le contenu non censuré. Elles voudront toujours se ranger du côté de leur clientèle grand public.

Les sites d'information et de divertissement proposent du matériel éducatif, des histoires et des vidéos érotiques, ainsi que d'autres contenus consommables. Je suppose que l'on peut également inclure les magasins fétichistes à ces services.

En fin de compte, toutes ces opportunités en ligne peuvent nous être bénéfiques. S'il y a un inconvénient à l'une d'entre elles, en particulier aux grandes plateformes grand public, c'est la négativité qui peut être encouragée par quelques voix caustiques qui se donnent pour mission de détruire toute personne qui va à l'encontre de leur vision du monde fétichiste.

Les aspects négatifs mis à part, ces services, depuis les premiers systèmes de chat et les tableaux d'affichage jusqu'aux incarnations modernes du web et des applications, ont permis de se mettre en lien, d'éduquer et d'informer les aventuriers sexuels au-delà de tout ce qui aurait pu se produire sans eux. En fin de compte, ils ont représenté un avantage net considérable pour notre scène.

Enfin, parmi les nouvelles applications de la technologie, il y a les sex toys et les équipements. C'est là que nous voyons les fétichistes et les entreprises qui les approvisionnent amener notre jeu à des niveaux que nous n'aurions jamais imaginés il y a seulement quelques années.

Mes premières incursions dans le plaisir sexuel basé sur la technologie ont commencé peu après ma découverte de la masturbation, quand j'ai commencé à utiliser le masseur de cuir chevelu électrique de mon père pour me faire jouir. Plus tard, j'ai appris que les vibrateurs ont été inventés dans les années 1880 afin de faire gagner du temps aux médecins qui, à l'époque, faisaient un « massage pelvien » aux femmes pour provoquer chez elles un « paroxysme hystérique » (orgasme) pour ce qui était perçu comme maladie. On croyait, à tort, que cela permettait aux femmes de retrouver leur pleine santé. Les vibrateurs, sous diverses formes, ont certainement produit d'innombrables orgasmes depuis lors !

Si les vibrateurs existent depuis un certain temps, le saut technologique suivant a été celui du plug anal télécommandé. Au départ, il s'agissait de simples bouchons vibrants activés par une télécommande branchée. Rapidement, des concepteurs astucieux ont activé les bouchons à l'aide de contrôleurs manuels sans fil. À plusieurs reprises, alors que je me tenais dans un bar cuir, il m'est arrivé de voir un homme sursauter lorsque quelqu'un à proximité activait le plug anal inséré en lui. Ça me fait toujours rire.

Après les vibromasseurs, la violet wand fut la technologie que j'ai vue s'adapter au fétiche. Ce bâton a ses origines dans l'industrie de la cosmétologie et est apparu comme un appareil facilement utilisable à des fins perverses, qui fourmille sur la peau dans des scènes BDSM sous une lumière bleue crépitante. Aujourd'hui, on peut trouver des baguettes fabriquées spécifiquement pour usage érotique.

À peu près au même moment où les violet wands ont fait leur entrée sur les scènes BDSM, un autre appareil électrique, le masseur électrique passif, est apparu sur le marché, et les adeptes de la perversion ont immédiatement vu son potentiel. Qu'il s'agisse d'utiliser les coussinets fournis avec les machines pour faire tressaillir des muscles des fesses qui se tortillent, ou de modifier la charge pour donner des chocs à la queue et aux couilles, ces appareils sont devenus populaires.

Un dispositif médical appelé TENS (transcutaneous electrical nerve stimulation), créé pour soulager la douleur à l'aide d'un léger courant électrique, a permis d'accroître la portabilité des appareils. Il s'agissait essentiellement de versions plus petites des appareils de massage électrique passif plus grands. Les concepteurs de matériel contemporains fabriquent maintenant des variantes de ces appareils avec des accessoires pour bite, boules et plug anal spécifiquement pour les jeux sexuels. C'est ce qu'on appelle communément l'« e-stim ».

En parlant de plugs anaux, plusieurs plugs vibrants sont également vendus et peuvent être contrôlés de n'importe où dans le monde via internet en utilisant une application et un code d'accès privé. Le même type de télécommande a également été intégré aux manchons de pénis.

Les machines à baiser poussent plus loin le concept du plug anal en baisant mécaniquement avec une endurance qu'aucun mec ne pourrait égaler. Certaines de ces machines peuvent aussi être contrôlées à distance. J'ai récemment obtenu le code de la machine à baiser d'un ami, et nous avons eu une session de cam sympa.

Dans les cercles technologiques, tout le monde connaît la loi de Moore, la postulation de Gordon E. Moore en 1965 qui fait maintenant référence au fait que le nombre de transistors sur une puce double tous les deux ans. Je pense qu'il en sera de même pour nos équipements de tech fétichiste.

Lors du dernier weekend d'International Mr. Leather (IML), j'ai vu deux beaux gosses arriver à une soirée en harnais, bottes et chaussettes. Sur le devant de leurs harnais, des écrans numériques intégrés et programmables déclaraient que l'un était DOMI et l'autre SOUMIS, défilant comme l'enseigne d'un magasin de manière répétée sur leurs poitrines. Après avoir appris que ces écrans étaient vendus sur le marché de l'IML, j'ai été tenté d'en acheter un, et je le suis toujours.

Un ami m'a fait découvrir d'autres utilisations astucieuses de la technologie pour la perversion. Il existe des serrures qui peuvent être déverrouillées à distance. Elles offrent des possibilités uniques de bondage à distance. Il existe aussi des dispositifs de chasteté qui peuvent être déverrouillés à distance. Mais comme l'a montré un récent incident au cours duquel de tels dispositifs de chasteté ont été malicieusement piratés, obligeant la personne qui les portait à les retirer soigneusement, même la meilleure des technologies peut déraper.

Dans l'une des utilisations les plus créatives de la technologie, un ami m'a dit qu'il demande parfois à son soumis de rester immobile avant d'activer à distance le système de détection de mouvement de la maison de son soumis, le Domi étant alors alerté si le soumis bouge. Un bondage très restrictif sans un centimètre de corde, de chaîne ou de cuir. Génial.

Peut-être que les robots seront l'évolution naturelle de la technologie sexuelle. Je sais qu'il est peu probable qu'ils puissent reproduire quoi que ce soit d'autre que les mouvements ou les sensations les plus rudimentaires, mais imaginez quand des robots réalistes pourront être programmés avec de solides compétences BDSM, fétichistes et sexuelles. Dans le futur, un profil sur Recon ressemblera peut-être à ça : « Si vous voulez un plan à trois, je possède un robot sexuel Acme de série 4 capable de plus de 1 000 compétences érotiques qui peut se joindre à nous ».

En attendant, qu'il s'agisse de sites web, d'applications ou de matériel technologique, n'oubliez jamais que, quelles que soient les innovations disponibles ou vendues par votre fournisseur préféré d'accessoires fétichistes, rien ne remplace le fait de regarder votre partenaire dans les yeux et d'utiliser la plus grande des technologies perverses, votre cerveau imaginatif.


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